Le 7eme Mois de la photo

De quelle histoire ou fiction le corps photographié aujourd’hui est-il l’image ?
Sous le titre général de BodyFiction(s), la septième édition du festival Mois européen de la photographie au Luxembourg présentait des œuvres d’une vingtaine d’artistes-photographes émergents qui s’intéressent aux nouvelles représentations du corps et de la figure humaine.
Les positions artistiques de cette nouvelle génération de photographes – en grande majorité des femmes – divergent des modèles classiques par une démarche plus libre et une interrogation souvent inquiète – voire inquiétante – des modèles traditionnels.
Caractérisée par la fragmentation et la dislocation du corps, cette photographie s’inscrit dans un contexte de mutations esthétiques marquées par une interrogation sur les genres masculins ou féminins et de façon générale par une remise en question des rôles et caractéristiques des sexes.
Ces images reflètent également les mutations bio-technologiques de notre société où la transformation ou l’hybridation du corps fait désormais partie du quotidien des hommes comme des femmes ne serait-ce qu’à travers le tatouage ou les opérations chirurgicales esthétiques parfois très poussées La photographie numérique autorise également toutes les formes de l’auto-représentation à travers la modification « photoshopée » de la réalité physique où le selfie n’est qu’une des multiples extra-polations du corps qu’autorise la société du spectacle à travers les réseaux sociaux et les médias en générale.
La photographie devient alors un des vecteurs de la recherche de soi et la manière d’être ou d’apparaître dans un monde où il est possible de développer toutes sortes de fictions inspirées des modèles classiques d’un coté et d’en développer d’autres dans les mondes virtuels.
Se posent alors également les questions relatives au vrai et à l’authentique où le sujet photographique lui-même se code et se décode en fonction des interrogations qui lui sont propres.